Groupe de travail formation Meaux
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

La structuration de la foi et la posture du formateur

Aller en bas

La structuration de la foi et la posture du formateur Empty La structuration de la foi et la posture du formateur

Message par Guy Brisson Ven 15 Mai - 16:17

La foi chrétienne n’est pas une discipline scolaire, elle est une rencontre personnelle avec le Christ et un don de Dieu.
Cependant l’action de Dieu passe par les causes secondes aussi bien dans le domaine de la vie spirituelle que dans le domaine de la vie ordinaire. La Bible atteste que Dieu passe par la parole des hommes (Romains 10,14 : « comment croire sans écouter ? »).
Croire c’est écouter, méditer et mettre en pratique. Pour cela il faut que quelqu’un parle, explique et exhorte. Qu’on appelle cette prise de parole, première annonce, kérygme, catéchèse ou prédication, elle n’est pas sans analogie avec la formation. Dans tous les cas il s’agit d’exercer le ministère de la parole, ce que classiquement, on nomme le munus docendi, la charge d’enseignement.
Certains distinguent l’évangélisation qui a pour but de susciter une rencontre forte avec le Seigneur et la structuration de la foi. L’évangélisation, disent-ils, se fait par la première annonce ou par la proclamation du kérygme. La formation, selon eux, n’aurait comme seul objet que la structuration de la foi et n’aurait sa raison d’être que pour ceux qui ont déjà été évangélisés et ont fait une véritable expérience spirituelle. Selon ceux qui voient les choses ainsi la foi est transmise, à proprement parler, par l’évangélisation et non par la formation.
La formation a des caractéristiques qui permettent de bien la distinguer de la première annonce du kérygme et de la prédication. Elle suit un programme, respecte un calendrier et des horaires, une méthode. Elle est confiée à un formateur et rassemble un groupe déterminé de personnes. En revanche la première annonce, le kérygme et la prédication sont des événements ponctuels.
La formation, que nous travaillons, est un enseignement qui suppose des rencontres régulières et un programme. Nous espérons que cet enseignement va susciter et développer une expérience spirituelle. Il en résulte qu’elle ne peut s’organiser de façon scolaire comme simple transmission de connaissances doctrinales. Elle est une forme d’enseignement qui a ses exigences propres et qu’on ne saurait lui imposer la forme de l’enseignement qui est légitime dans d’autres disciplines.
En un mot le formateur ne déploiera son activité qu’à l’intérieur de la mission qu’il a reçue de conduire son groupe vers le Christ.
La formation et l'attention avec lesquelles il faudra non seulement soutenir les formateurs déjà actifs, mais aussi faire appel à de nouvelles forces, ne se réduiront pas à une simple préparation technique, même si celle-ci est nécessaire. Il s'agira en premier lieu d'une formation spirituelle, d'une école de la foi à la lumière de l'Évangile de Jésus-Christ, sous la conduite de l'Esprit, pour vivre l'expérience de la paternité de Dieu. Seul peut évangéliser celui qui, à son tour, s'est laissé et se laisse évangéliser, celui qui est capable de se laisser renouveler spirituellement par la rencontre et la communion vécues avec Jésus-Christ. Il peut transmettre la foi, comme en témoigne l'apôtre Paul: « J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé » (2/i> Co 4, 13).
Reconstruire, entrer dans une foi intelligente, est un chemin long qui demande d’être accompagné. L’animateur lui-même peut être troublé par les questions et l’expression des doutes des participants.
Quelle attitude avoir pour le formateur ? Sur quoi peut-il se baser ?
• La parole : La Parole est donnée et selon l’âge, elle résonne différemment.
a) Une parole anecdotique qui crée une mémoire. Le récit est raconté pour être mieux compris, mémorisé, intériorisé. Chacun peut alors le redire.
b) Une parole analogique. Chacun est capable d’une réflexion qui fasse des liens entre les divers récits (premier et nouveau testament), entre les récits et son expérience personnelle, entre les récits, la liturgie et les sacrements.
c) Une parole libérant des questions, des doutes, des recherches.
d) Une parole existentielle : que chacun puisse dire « je », « je pense que…. » « je crois en …», tout en se confrontant à la parole de l’autre. Une parole qui permet de devenir acteur de sa démarche de foi et de donner sens à sa vie en Jésus-Christ.
e) Une parole libérée : cette démarche de questionnement va interroger la pédagogie de toute la communauté dans sa manière de donner la parole.
• L’écoute : Entendre les questions, les doutes, les remises en question est l’attitude la plus importante. Il ne s’agit pas de chercher tout de suite à répondre et à combler les vides. La personne ne se sentirait pas entendue dans sa recherche. Beaucoup pensent que leurs questions ne sont pas valables et n’osent pas les poser. Or toutes les questions sont de bonnes questions, leur reformulation par l’animateur peut permettre à la personne de mieux percevoir et d’affiner sa propre question.
• La confiance : La recherche intellectuelle seule ne mènera pas automatiquement à la foi. A un moment donné, dans un même temps ou à la suite d’une recherche véritable de compréhension, il s’agira pour la personne de faire un pas dans la confiance, d’accepter la rencontre. Cette rencontre est œuvre de l’Esprit, elle est œuvre de la personne qui s’ouvre et se rend disponible.
• La prière : La catéchèse invite à une expérience spirituelle dans la vie quotidienne. Peu à peu la personne découvre qu’elle est invitée à rencontrer, comme une personne vivante, Dieu, le Père, par le Fils, sous l’action de l’Esprit. C’est le chemin de la prière, qu’elle soit vécue seule, avec d’autres, en communauté. Dans cette découverte, l’animateur est un témoin important. Il n’est pas là pour « faire prier» les personnes qu’il accompagne mais il prie avec elles. Louange, action de grâce, intercession, méditation, oraison, adoration, chapelet, sont différentes manières de prier, s’enracinent dans la Bible.
La diversité et la grande liberté d’utilisation des outils que nous proposerons impliquent de se fixer des objectifs et de prendre régulièrement un temps d’évaluation et de relecture ….voire un temps de formation, en amont de chaque module….Et c’est là que se situe le rôle d’un accompagnateur de formateur.

Guy Brisson

Messages : 2
Date d'inscription : 26/03/2015

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum